Elle
a une peau de pêche, mais n'a rien d'une jeune fille fragile
comme de la porcelaine. Bien dans sa tête et dans son
corps, Anne sait tout faire : chanter, danser, occuper l'espace
d'une scène, tenir son public, et se conduire en "vraie
" pro ", côté présentation télé.
Mais
ce savoir-faire réclame un travail constant, qui remonte
au jour où elle a vu ne contorsionniste en exercice dans
le gymnase de ses parents. Elle avait cinq ans
Ici
Paris Magazine : Cette contorsionniste a donc été
un choc pour vous?
Anne : Elle a, quelque part, servi le destin qui est
le mien aujourd'hui, puisque c'est en la voyant que j'ai voulu
faire de la danse. Et comme ma mère, Anne Poliakoff,
est d'origine russe, j'ai commencé par la danse classique
avec Irina Grebina qui est aujourd'hui professeur à
l'Opéra. J'ai d'ailleurs été très
fière de mon second accessit obtenu dès la deuxième
année (rires) ! Et j'ai enfin suivi des cours de danse
moderne dans le centre de mes parents.
Vous
nous accueillez justement dans le centre de danse et de remise
en forme de vos parents, dans le XV° arrondissement de
Paris, sauna, salle de musculation, cours de danse et de gymnastique
au sol, stages de perfectionnement en tout genre
Vous
y suivez d'ailleurs toujours des cours de danse et d'acrobatie
Oui en particulier d'acrobatie de mon père.
Vous
venez tout juste de fêter vos dix-huit ans le 12 mais
dernier. Quel endroit avez-vous choisi pour célébrer
cet événement ?
Le hard-rock café. Parce que je voulais un lieu bruyant
! J'étais avec mon frère, Grégory, qui
a 12 ans, mes parents et des copains musiciens.
Dix-huit
ans
l'âge du grand amour
En ce qui me concerne, c'est peut-être un bien grand
mot. J'appellerais ce que je vis actuellement plutôt
voyons
une première passion !
Quel
est son prénom ?
Chut
Mais je peux vous dire qu'il est espagnol comme
mon père, blond aux yeux bleus, qu'il va sur ses dix-huit
ans
Et que je l'ai rencontré lors de mes dernières
vacances en Espagne, dans ma famille. Il vit à Barcelone.
Ce qui nous a tout de suite rapprochés, c'est la musique
.
Puisque c'est un virtuose de la guitare. Toutes les formes
de musique courent sous ses doigts.
Et,
depuis, vous avez de grosses factures de téléphone
?
Pas du tout puisque nous ne nous téléphonons
jamais. Et qu'on ne s'écrit pas non plus. Nous avons
décidé de ne nous voir qu'aux vacances et c'est
très bien comme ça. J'ai beaucoup plus de temps
libre pour toutes mes occupations. Mais je pense à
lui souvent
Vous
êtes l'une des seules jeunes chanteuses à poursuivre
vos études. Où en êtes-vous ?
Je
passe le baccalauréat à la fin de cette année.
Le bac A2, à base de langues. Je travaillais jusqu'ici
par correspondance. Mais pour la philosophie, c'est très
difficile. C'est pourquoi je me suis inscrite dans un lycée
d'Etat uniquement pour les cours de philo.
J'ai été merveilleusement accueillie aussi bien
par mes camarades que par mon professeur. A ses yeux je suis
une élève comme les autres. Je m'absente de
temps en temps pour enregistrer des émissions de télé
ou bien des interviews. Elle ne m'a jamais fait de reproche.
C'est un très bon professeur qui vit vraiment ce qu'elle
enseigne. Je doute qu'elle ait beaucoup de considération
pour la télévision, mais elle ne me l'a jamais
fait remarquer. Le programme de philo recouvre aussi pas mal
de cours de psychologie. J'adore
. Avec mes camarades,
nous utilisons la méthode de Freud et nous nous interrogeons
sur un divan. Mais cela dégénérer souvent
en grandes parties de rigolages
Vous
avez appris quelque chose sur vous-même ?
Oui
J'ai réalisé que, jusqu'ici, je n'avais
fais que travailler en m'enfermant à la maison pour
progresser ; qu'il était temps que je me divertisse
un peu : que j'étais trop sérieuse
Votre
nouveau disque, Comme Bambi, extrait de votre dernier album,
vient de sortir
J'ai
créé cette chanson à l'Olympia. C'est
celle qui me ressemble le plus. Elle dit qu'il ne faut jamais
baisser les bras. Qu'il faut toujours essayer d'aller de l'avant.
Le texte reprend d'ailleurs certains de mes mots. Comme cette
expression que j'utilise souvent : " On y va ! De l'avant
! "
Serge
DARLET
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